dans l'ordre chronologique :
un monstre sumérien :
Le taureau céleste
TExtes pour connaître l'Epopée de Gilgamesh ( plus bas il y a un résumé plus simple )
Gilgamesh est un roi à demi légendaire de la cité d'Ourouk (Uruk), qui aurait régné vers 2600 avant notre ère.
D'origine sumérienne, ce récit s'est transmis d'abord de manière orale, puis il fut écrit vers 2000 avant notre ère à Babylone. La version la plus achevée, écrite sur douze tablettes, a été retrouvée à Ninive, dans la bibliothèque du roi syrien Assourbanipal (668-627 avant notre ère). Elle comprend 3400 vers répartis sur douze tablettes:
Tablette 1 - Présentation de Gilgamesh et d'Enkidu
Tablette 2 - Rencontre de Gilgamesh et d'Enkidu
Tablette 3 - Décision d'aller combattre Humbaba; inquiétude d'Enkidu et du peuple.
Tablette 4 - Voyage vers la Forêt des Cèdres
Tablette 5 - Combat contre Humbaba, le gardien de la Forêt des Cèdres
Tablette 6 - Combat contre le Taureau céleste
Tablette 7 - Lamentations d'Enkidu
Tablette 8 - Agonie et mort d'Enkidu
Tablette 9 - Gilgamesh part à la recherche de l'immortalité
Tablette 10 - Rencontre de Gilgamesh avec Siduri, Urshanabi, et Utanapishtim
Tablette 11 - Récit du déluge
Tablette 12 - Evocation du monde infernal
Les six premières développent un grand thème héroïque dont voici un aperçu.
Celui qui a tout vu, [Sha nagba imuru].
Celui qui a vu les confins du pays,
Le sage, l'omniscient
Qui a connu toutes choses,
Celui qui a connu les secrets,
Et dévoilé ce qui était caché
Nous a transmis un savoir
D'avant le déluge.
Monarque semi-légendaire Gilgamesh, "celui qui a tout vu" , est le héros à la fois despotique et humain d'une longue épopée mainte fois remaniée qui est la base de la littérature antique. Les exploits du cinquième roi d'Ourouk, évoquent ceux d'Ulysse et d'Héraclès et offrent une réflexion sur la vie éternelle, l'amitié et l'art de vivre.
Selon les versions, il serait le fils de la déesse Ninsun et du roi-guerrier Lugalbanda, ou celui d'un grand prêtre. "Pour deux tiers il est dieu, pour un tiers il est homme. " De plus, Shamash lui a donné la beauté, et Adad, le courage.
NAISSANCE D'ENKIDU.
"Mange du pain, Enkidu :
C’est indispensable pour vivre
Bois de la bière :
Ici, c’est obligatoire!
Il mangea donc du pain
Jusqu’à plus faim !
Et il but de la bière :
Sept pots !
Son âme, alors, fut à l’aise et contente,
Et son corps, dans un tel ravissement
Que son visage s’éclaira!"
Pour mettre un frein à la fougue tyrannique du roi Gilgamesh, les dieux qui reçoivent les doléances de son peuple, demandent à la déesse Aruru de faire naître dans le désert un homme fort et sauvage, Enkidu ou Enkidou (la créature d'Enki), qui saura s'opposer à l'activité fébrile du roi. Aruru fabrique avec de l'argile un être à l'image et à l'essence d'Anu, dieu du ciel, et de Ninurta, dieu de la guerre. Dans un premier temps Enkidu va vivre totalement à l'écart de la civilisation ; il broute l’herbe en compagnie des gazelles et partage la vie des bêtes sauvages qui sont ses seuls amis. Il détruit les pièges que posent les chasseurs qui ne manquent pas de venir se plaindre auprès du roi ; ce dernier décide de le faire venir à sa cour en lui envoyant une femme pour le convaincre.
Au cours des six jours et sept nuit qu'il passera avec Shamhat il va découvrir son humanité mais c'est au détriment des ses anciens compagnons qui s'écartent de lui au trou d'eau où ils avaient l'habitude de venir boire. Elle le décide d’aller à Ourouk pour découvrir la ville et sa civilisation; lors du trajet, pour la première fois, il mange et boit des aliments de la civilisation fabriqués par des bergers et il est obligé de combattre les bêtes sauvages qui désormais le fuient.
De plus par l'intermédiaire de rêves qui vont l'informer de son destin tout au long du récit, il sait que le roi lui-même, Gilgamesh, va être son rival.
LA RENCONTRE.
Enkidu sous la forme semi animale combat Gilgamesh.
Aussitôt entré dans la ville, il est accueilli par une foule en liesse, on lui offre à boire et à manger, on l'oint avec des huiles précieuses. Il a maintenant l'aspect d'un homme civilisé; mais l'aspect seulement, Gilgamesh refuse de le voir et demande Shamhat de l'emmener hors de sa vue. Elle commence alors à apprendre au jeune rustre tous les raffinements de la vie civilisée et de la morale humaine; Enkidu change complètement sa façon de vivre. Au cours d'un deuxième rêve, le héros s'imagine être aux Enfers, et il en déduit que sa mort est proche. Pourtant il va s'opposer au roi que sa tyrannie révolte. Un jour, alors qu'il assiste à un mariage, il interdit l'entrée au roi venu pour exercer un droit de premier mâle. Les deux hommes vont se livrer un dur combat.
Dans la version sumérienne, Gilgamesh vainc Enkidu, qui devient son serviteur, alors que dans la version babylonienne, les deux hommes sont de même force et il devient l'ami du roi.
*************
Gilgamesh brûle d’accomplir un exploit extraordinaire qui laisserait à jamais son nom gravé sur les tablettes d’argile et dans la mémoire des hommes. La rencontre d’Enkidu lui en fournit l’occasion, et tous deux décident de réaliser ensemble prouesses sur prouesses. Gilgamesh a déjà décidé de tuer le géant Humbaba et forge des armes puissantes Avant de commencer une entreprise si difficile, les deux amis prient Shamash, dieu du soleil, et se rendent chez la mère du roi, prêtresse du dieu. Enkidu, à vrai dire, est un peu effrayé et essaie de persuader son ami de renoncer à une entreprise si hasardeuse. Les citoyens d’Uruk, à leur tour, ont peur. Tout esprit héroïque leur fait défaut ils essaient donc de dissuader leur roi. Après une dernière prière à Shamash et de nouveaux conseils de prudence, les deux amis s'en vont.
"La hauteur des cèdres est de soixante-douze coudées, la largeur de vingt-quatre coudées.
Ils contemplent et admirent."
En trois jours, alors que le voyage normal aurait demandé un mois et demi, ils se rendent sur la Montagne, couper les cèdres qui y poussent. Après ce long voyage, ils arrivent à l’entrée de la forêt et s’étonne devant la taille des arbres. L’entrée de la forêt des cèdres, interdite aux mortels, est gardée par le géant Houmbaba (Houwawa ou Khoumbaba) "le grand mal". C’est un démon terrible, ses dents sont celles d’un dragon, sa face celle d’un lion, ses pieds sont des serres et il se défend en émettant une série de cris qui glacent d’épouvante quiconque les entend. De plus ce fils de la Montagne est protégé des dieux, enfin pas tous, car Shamash interviendra au moment décisif.
"Seul on ne peut vaincre mais deux ensemble le peuvent, l'amitié multiplie les forces,
une corde triple ne peut être coupée
et deux jeunes lions sont plus forts que leur père."
Mais Enkidu est saisi de peur et les forces lui manquent pour continuer. Alors Gilgamesh le raisonne et le soutient moralement. Ils pénètrent finalement dans la forêt où les cèdres dressent leurs troncs immenses et c’est au tour de Gilgamesh de faiblir. Mais les voilà enfin face à face avec le monstre qui se moque :
"Quel fou t’a conseillé de venir ici ?
Mais tu es accompagné d’Enkidu,
Cet enfant de poisson ?
Ce fils de tortue ?
"C’est avec ce sauvageon que tu veux me défier ?Le combat est terrible; heureusement que Shamash intervient et jette dans la bataille les treize grands vents: Le Vent du Nord, le Vent du Sud, le Vent d’Est, le Vent d’Ouest, le Vent-Souffleur, le Vent-Tourbillon, le Vent-Mauvais, le Vent-Poussières, le Vent-Gel, le Tourbillon, la Tempête, la Tornade et l’Ouragan, qui bloquent le géant afin qu'il ne puisse plus bouger.
Ô divin Shamash tu as promis à ma mère, Ninsoun, d'être près de moi.
Ne m'abandonne pas, ne t’éloigne pas de moi, entends mon appel."
C'est la fin du combat, Khumbaba supplie Gilgamesh de l'épargner; il lui offre ses meilleurs bois. Celui-ci est sur le point d'accepter, mais Enkidu l'engage à tuer l'ennemi. Les deux héros frappent violemment Humbaba. qui en mourant prononce cette malédiction:
"Que leur amitié disparaisse…
Qu’ils n’aient pas le temps de vieillir…"
Malgré leur fatigue, nos deux héros prennent leur butin tandis d’épaisses ténèbres s’abattent sur la Montagne des Cèdres. Ils comprennent, trop tard, que les dieux ne voulaient pas de cette exécution.
Le dieu de la terre, Enlil, est très en colère, et décide de les tuer. Shamash intervient et obtient que seul Enkidu meure plus tard.
LE TAUREAU CELESTE."Sur la beauté de Gilgamesh, la grande déesse
Ishtar jeta les yeux
Allons ! Gilgamesh!
Que toi tu sois mon époux et moi ton épouse !
Je te ferai atteler un char de lapis-lazuli et d'or...
Entre en notre demeure, dans le parfum du cèdre.
Quand tu entreras en notre demeure,
Ceux qui siègent sur des trônes baiseront tes pieds,
Ils se prosterneront sous toi les rois, les seigneurs"
et les princes (Tablette VI)
Gilgamesh terrasse le taureau
La déesse Ishtar est séduite par l'héroïque roi d'Uruk et essaie de lui faire du charme, mais le monarque repousse avec dédain les avances de la grande déesse; il l'insulte même, en lui reprochant violemment sa vie de luxure qui, par vice, se donne aux hommes et même aux animaux. La déesse, furieuse de l'injure subie, prie le dieu Anu de venger sa honte, en pétrissant un taureau céleste, capable de terrasser et de tuer Gilgamesh. Ishtar menace de détruire les remparts de enfers alors Anu accède au désir de la déesse et un taureau gigantesque descend sur la terre, mais Enkidu l'affronte immédiatement et le tue.
"L'oiseau « petit-jardinier », le bariolé, tu l'aimas,
Et tu le frappas et tu brisas son aile !
Tu as aimé le lion, parfait en vigueur,
Et tu lui as creusé sept et sept fosses
Tu as aimé le cheval, fier dans le combat,
Et tu lui as destiné la courroie, l'aiguillon, le fouet.
Tu as aimé le berger, le pasteur,
Chaque jour il t'immolait des chevreaux,
Tu l'as frappé et en léopard tu l'as changé [...]
Et moi tu m'aimeras et comme ceux-là tu me métamorphoseras !"
La colère d'Ishtar se déchaîne à nouveau ; elle se rend sur les murailles de la ville d'Uruk, d'où elle lance les injures les plus atroces au roi, en le maudissant. Enkidu se saisit alors d'un (du?) membre du taureau abattu, et le jette en signe de moquerie aux pieds de la déesse. Gilgamesh détache les cornes du taureau, qui peuvent contenir au moins six vats(?) d'huile, et les destine aux onctions rituelles du culte de Lugalbanda, pour qui il avait une vénération toute particulière. Après quoi les deux amis, s'étant lavés les mains dans l'Euphrate, regagnèrent Uruk parmi les acclamations du peuple. Après les fêtes célébrées en l'honneur des deux héros, fêtes qui se terminent par un banquet. Enkidu a de nouveau des rêves de mauvais augure.
D'inspiration toute différente sont les six autres chants. Les deux héros, grisés par leurs succès, ne se sont pas aperçus qu'ils sont tombés dans la démesure et qu'ils encourent le châtiment divin.
LA MORT D'ENKIDU.
Un jour Enkidu tombe gravement malade, pendant douze jours il va lutter contre son mal et la mort qui le guette.
"Pourquoi ne fuirais-je pas par la campagne ?
Enkidu, mon ami, mon petit frère, panthère du désert,
Mon ami qui avec moi tuait des lions,
Mon ami qui avec moi affrontait toutes les difficultés,
Son destin l'a saisi ;
Six jours et six nuits sur lui j'ai pleuré ;
Puis j'eus peur de la mort et je m'enfuis par la campagne.
Mon ami que j'aimais est devenu semblable à la boue,
Et moi, faudra-t-il me coucher comme lui,
et ne me relever plus à jamais ?"
Malgré tous les soins attentionnés, à l'aube du treizième jour, Enkidu expire entre les bras de son ami. Ainsi s'accomplit le songe funèbre, qui l'avait troublé au début du poème.
Gilgamesh, désespéré, entonne une lamentation funèbre en l'honneur de son incomparable compagnon et pleure pendant six jours et six nuits. Il sait que, lui aussi, devra mourir et une peur panique le fait s'enfuir. Toutefois il espère mériter la vie éternelle, à l'instar des dieux et du héros du Déluge Universel, Outnapishtim. A cet effet, le roi abandonne tout et décide d'aller demander à ce bienheureux personnage le secret de l'immortalité.
LES HOMMES-SCORPIONS.L'Épopée évoque, ici, le voyage long et harassant entreprit par le Roi pour arriver à la demeure d'Outnapishtim, dans l'île des Bienheureux.
La première des épreuves est de se débarrasser de lions puis il arrive au mont Mashu ou Mashou (les monts Jumeaux) qui se compose en effet de deux monts jumelés sur lesquels repose la voute des cieux et c'est là que chaque soir le soleil vient traverser le tunnel qui s'enfonce sous la terre et qui le conduit vers l'Est.
La porte de la montagne est gardée par les terribles hommes-scorpions (un mâle et sa femelle), dont la tête touche à la terrasse des cieux et dont la poitrine atteint les Enfers. A leur vue, Gilgamesh sent son visage pâlir de crainte et d'effroi; il reprend néanmoins ses esprits et s'incline devant eux.
En fait les hommes-scorpions reconnaissent en lui "la chair des dieux" et après être lui avoir demandé les raisons de sa visite, lui ouvrent la porte aux vantaux en bois de cèdre.
Il chemine dans une obscurité épaisse pendant onze doubles-heures et par une de plus s’il ne veut pas être brûlé par l’astre solaire. Enfin, la lumière brille de nouveau, et Gilgamesh se trouve dans un jardin merveilleux qui s'étend le long de la mer et où les arbres portent, à la place de fruits, des pierres précieuses de toutes les couleurs.
CHEZ SIDURI.
"Pourquoi donc rôdes-tu Gilgamesh?
La vie-sans-fin que tu recherches,
Tu ne la trouveras jamais.
Quand les dieux ont créé les hommes,
Ils leur ont assigné la mort,
Se réservant l'immortalité à eux seuls,
Toi, plutôt, remplis-toi la panse;
Demeure dans la joie jour et nuit;
Fais quotidiennement la fête;
Danse et amuse-toi, jour et nuit;
Habille-toi de vêtements bien propres;
Lave-toi, baigne-toi,
Regarde tendrement ton enfant
Qui te tient par la main,
Et fais le bonheur de ta femme serrée contre toi"
Au bord de ce rivage splendide, vivait Siduri, la cabaretière des dieux, établie là pour accueillir on ne sait qui ; elle prit peur en voyant arriver le héros sale et vêtu de peaux de bêtes qu’elle prit tout d'abord pour un assassin.
Elle s’enferma à double tour dans sa taverne mais Gilgamesh menaça d’enfoncer la porte et de briser le verrou si elle n’ouvrait pas rapidement.
Il se fit connaître en racontant brièvement ses aventures et lui demanda des renseignements nécessaires pour la suite de son voyage.
La déesse consentit alors à l'écouter, mais elle s'étonna de son aspect négligé et mal en point. Elle lui montra d'abord l'inutilité de son voyage et lui proposa de rester sur la plage avant de lui donner finalement les informations demandées.
Il poursuit sa quête en allant tuer les Etres de Pierre du passeur Ur-Shanabi qui, sensible aux tourments du roi, accepte de le conduire à Outnapishtim grâce aux perches de bois qu'il a ramassées.
Aidés par les vents de Shamash, il arrive sur la rive d'Outnapishtim mais Gilgamesh est changeant; chez lui, le pire côtoie le meilleur et a du mal à accepter les paroles sensées du dieu. Le paysage se transforme au rythme des sentiments qui animent le roi.
LE DELUGE.Gilgamesh y rencontre Outnapishtim et son épouse, et demande au Héros du Déluge comment il a obtenu l'immortalité. Ce dernier commence son histoire en partant de l'époque où il habitait à Shuruppak. Il décrit ensuite comment les dieux décidèrent de détruire l'humanité par le Déluge universel. Ea lui révéla alors le dessein des dieux, en lui enjoignant de construire un bateau où il pourrait monter avec toute sa famille, les animaux et les plantes. Les dieux accourent, mais ils sont encore irrités à cause de la punition trop cruelle infligée aux hommes. Enlil, pour les amadouer, se réconcilie avec Outnapishtim, le bénit et lui concède ainsi qu'à son épouse l'immortalité.
LA DECEPTION.Outnapishtim lui propose une expérience à Gilgamesh: qu'il demeure six jours sans dormir, et à son tour il pourra devenir immortel. Il échoue. Alors le roi d'Uruk reprend le chemin pour revenir à la ville ; en cours de route, Outnapishtim lui montre une herbe au fond de la mer, porteuse du souffle vital, appelée « Le vieillard rajeunit ». Gilgamesh plonge au fond de la mer, y trouve l'herbe magique. Mais tandis que le roi s'arrête près d'une source pour se laver, un serpent sort à l'improviste d'un trou, s'empare de l'herbe et disparaît. Le roi pleure, parce qu'avec cette herbe il a perdu la jeunesse éternelle. Il retourne finalement à Uruk.
LA CONCLUSION.Toujours plus inquiet sur son propre sort, il consulte l'ombre de son ami mort, qui, par une permission toute particulière du roi des Enfers, Nergal, revient sur la terre et répond aux questions angoissées du roi, concernant la vie dans le monde souterrain et beaucoup d'autres problèmes. L'épopée se termine ainsi.
Mais, bizarrement, la 12ième tablette reprend le fil du récit avec Enkidu et y ajoute une péripétie : pour aller y chercher "la baguette" et "le cerceau" de Gilgamesh, Enkidu fait le voyage aux Enfers, où il reste prisonnier.
Son fantôme parvient toutefois à s'en échapper brièvement et rapporte à Gilgamesh de ce qu'il y a vu.
Unique enseignement : au pays des morts, celui qui dans sa vie n'a eu qu'un fils "pleure amèrement", quand celui qui en a eu sept est "assis en compagnie des dieux" et "écoute de la musique".
L'immortalité du héros, c'est la survivance littéraire de ses exploits, disent les onze premiers pavés d'argile ; l'immortalité de l'homme du peuple, c'est la pérennité de sa lignée, ajoute in extremis le douzième.
Epopée de Gilgamesh en résumé
Gilgamesh est le roi d'Ourouk, en Mésopotamie ; c'est une ville riche et puissante. Il est un roi méchant et injuste. Les habitants demandent aux dieux de leur venir en aide et ceux-ci décident de créer Enkidou, avec de la terre et de la salive d'Ea.
C'EST UNE EPOPEE SUR DES TABLETTES, EN ECRITURE CUNEIFORME, VERS -2300
Gilgamesh fait deux rêves et sa mère les lui explique : un rocher et une hache signifie qu'il aura un nouvelo ami.
Dix jours plus tard, un chasseur lui explique qu'il lui est impossible de chasser parce qu'Enkidou protège les gazelles ; Gilgamesh lui envoie une femme pour qu'elle séduise Enkidou et elle le ramène à Ourouk.
Enkidou se bat avec Gilgamesh, il réussit à l'immobiliser.Les habitants d'Ourouk lui demandent d'en finir. Mais il ne veut pas être roi d'Ourouk car il aime la steppe. Donc il laisse Gilgamesh gagner.
Mais les deux géants deviennent amis, et Gilgamesh décide d'aller au Liban pour tuer le monstre Houmbaba qui apparaît sous la forme de 7 roues de feu qui se rassemblent en une seule puis se refroidissent pour montrer un corps de taureau et une gueule de lion. Gilgamesh le bat et ils prennent beaucoup de cèdres qu'ils ramènent à Ourouk par le fleuve.
Ishtar, déesse de l'amour, veut épouser Gilgamesh mais il refuse car elle se lasse vite des hommes. En colère, elle va demander à Anou, le dieu des dieux et lui demande le taureau céleste. La terre s'ouvre dans plusieurs quartiers d'Ourouk et avale des centaines de maisons.
Le taureau céleste apparaît et Gilgamesh et Enkidou attirent le taureau dans le dédale de ruelles et Gilgamesh reste face au taureau et Enkidou est sur une terrasse en surplomb. Gilgamesh réussit à passer sous le taureau et lui planter son épée dans le cœur. Le taureau meurt et Ishtar est triste.
Shamash, dieu du soleil
Ishtar
Pour punir Gilgamesh, les dieux font mourir Enkidou, malgré tous les traitements que trouvent les deux compagnons pour essayer de combattre la maladie. Enkidou veut aller mourir dans la steppe mais il meurt dans son lit, et devant la 7e porte du monde d'en bas, Enkidou est déchiré par un démon qui lui enlève son corps d'homme, il a maintenant la forme d'un pigeon. Le monde de la mort est en ruines, dans l'obscurité et seuls ceux à qui pensent des vivants ont de l'eau fraîche et de la nourriture. Il rassemble sa dernière force de vie pour envoyer à Gilgamesh qui dort "n'oublie pas Enkidou" et est accueilli par la reine des ENfers, Ereshkigal.
Gilgamesh se met ensuite en quête de la vie sans fin. Il passe un tunnel de cent mille pas, et arrive dans un verger de gemmes (= pierres précieuses), Shamash lui indique qu'il doit poursuivre son chemin. Il arrive au bord de la mer, que personne ne peut traverser, et trouve le passeur, mais il a tué ses hommes de pierre qui seuls pouvaient faire avancer le bateau. Il doit couper 120 arbres de 30 mètres pour faire des rames.
Gilgamesh arrive chez Outanapishti. Il lui demande la vie éternelle. Le dieu lui dit qu'il a abîmé sa vie en utilisant sa force de manière brutale et irréfléchie. Et qu'à présent il peut choisir de régner de manière positive et ainsi tout le monde se souviendra de lui.. Mais il ne peut avoir la même vie éternelle que les dieux. C'est à cause du déluge.
Les dieux ont voulu punir les mortels en les tuant dans un déluge. Le dieu Ea raconte cela aux roseaux qui sont en fait les murs du palais d'Outanapishti et celui-ci apprend ainsi comment fabriquer une arche en forme de cube de 60mètres de côté. En 5 jours il le fait et la remplit des créatures de la terre puis une averse de blé annonce le déluge qui est très violent. Plusieurs jours après, Outanapishti envoie une colombe, une hirondelle et un corbeau annoncer que la vie va reprendre. Les dieux sont contents et Enlil donne à Outanapishti et sa femme l'immortalité, mais ils devront vivre loin des hommes.
La femme d'Outanapishti a pitié de Gilgamesh et demande à son mari de lui révéler un secret : au fond d'une fosse de l'océan il y a l'Herbe de Jouvence qui permet, si on la mange la veille de mourir, d'avoir une deuxième vie. Gilgamesh va la chercher et rentre à Ourouk ; il pense déjà qu'il va faire cultiver cette herbe et en faire profiter tout son peuple. Quand il voit les remparts, il se baigne dans un lac pour être propre, et laisse l'herbe sur la rive. un serpent la mange et s'enfuit. Gilgamesh souffre, mais des voix lui expliquent que dans chaque instant de vie, il y a une belle étincelle et qu'il faut la trouver avec son cœur. Gilgamesh accepte de vivre désormais ainsi, en écoutant son cœur.
COURS ( à savoir par cœur )
LE MERVEILLEUX : PRESENCE D ELEMENTS SURNATURELS MAIS QUE TOUT LE MONDE TROUVE NORMAUX;
nb : ces éléments surnaturels peuvent être des créatures, monstres comme Houmbaba, des plantes magiques comme l'Herbe de Jouvence .... Dans l'épopée, personne ne s'arrête devant eux pour se dire "mais ça n'existe pas" et pendant la lecture nous acceptons que, dans le récit, ça existe.
LA MYTHOLOGIE : TEXTES QUI ONT DU MERVEILLEUX, OU UN OU PLUSIEURS DIEUX SONT PRESENTS, ET QUI EXPLIQUENT DES ELEMENTS DU MONDE.
souvent les mythologies correspondent à des religions.
GUIDE POUR LE CONTROLE
Ce que je dois savoir pour le contrôle sur Gilgamesh :
Quand ça a été écrit.
En quelle écriture ça a été écrit et sur quel support.
Quand ça a été écrit.
Où se passe l'histoire.
Quel est le nom des personnages principaux.
Quel est le nom du dieu du soleil, de la déesse de l'amour, du dieu qui donne l'immortalité.
Comment a été créé Enkidou et pourquoi.
Raconter le combat entre Gilgamesh et Enkidou (surtout la fin)
Raconter le combat contre Houmbaba : où, pourquoi, sous quelle forme se manifeste Houmbaba,
Qui d'autre ont-ils combattu et comment.
Qui les aide et comment.
Que décide Gilgamesh quand Enkidou meurt.
Que doit-il affronter sur son chemin.
Raconter un épisode où Gilgamesh a utilisé sa force sans réfléchir et cela aurait pu avoir de graves conséquences pour lui.
Raconter rapidement le déluge.
Gilgamesh parvient-il à trouver l'herbe qui rend immortel ? Que se passe-t-il ?
Donner une définition et des exemples du merveilleux.
Donner une définition de la mythologie.
Être capable de trouver du merveilleux et des éléments qui prouvent que c'est de la mythologie dans un nouveau texte.
Gilgamesh est un roi à demi légendaire de la cité d'Ourouk (Uruk), qui aurait régné vers 2600 avant notre ère.
D'origine sumérienne, ce récit s'est transmis d'abord de manière orale, puis il fut écrit vers 2000 avant notre ère à Babylone. La version la plus achevée, écrite sur douze tablettes, a été retrouvée à Ninive, dans la bibliothèque du roi syrien Assourbanipal (668-627 avant notre ère). Elle comprend 3400 vers répartis sur douze tablettes:
Tablette 1 - Présentation de Gilgamesh et d'Enkidu
Tablette 2 - Rencontre de Gilgamesh et d'Enkidu
Tablette 3 - Décision d'aller combattre Humbaba; inquiétude d'Enkidu et du peuple.
Tablette 4 - Voyage vers la Forêt des Cèdres
Tablette 5 - Combat contre Humbaba, le gardien de la Forêt des Cèdres
Tablette 6 - Combat contre le Taureau céleste
Tablette 7 - Lamentations d'Enkidu
Tablette 8 - Agonie et mort d'Enkidu
Tablette 9 - Gilgamesh part à la recherche de l'immortalité
Tablette 10 - Rencontre de Gilgamesh avec Siduri, Urshanabi, et Utanapishtim
Tablette 11 - Récit du déluge
Tablette 12 - Evocation du monde infernal
Les six premières développent un grand thème héroïque dont voici un aperçu.
Celui qui a tout vu, [Sha nagba imuru].
Celui qui a vu les confins du pays,
Le sage, l'omniscient
Qui a connu toutes choses,
Celui qui a connu les secrets,
Et dévoilé ce qui était caché
Nous a transmis un savoir
D'avant le déluge.
Monarque semi-légendaire Gilgamesh, "celui qui a tout vu" , est le héros à la fois despotique et humain d'une longue épopée mainte fois remaniée qui est la base de la littérature antique. Les exploits du cinquième roi d'Ourouk, évoquent ceux d'Ulysse et d'Héraclès et offrent une réflexion sur la vie éternelle, l'amitié et l'art de vivre.
Selon les versions, il serait le fils de la déesse Ninsun et du roi-guerrier Lugalbanda, ou celui d'un grand prêtre. "Pour deux tiers il est dieu, pour un tiers il est homme. " De plus, Shamash lui a donné la beauté, et Adad, le courage.
NAISSANCE D'ENKIDU.
"Mange du pain, Enkidu :
C’est indispensable pour vivre
Bois de la bière :
Ici, c’est obligatoire!
Il mangea donc du pain
Jusqu’à plus faim !
Et il but de la bière :
Sept pots !
Son âme, alors, fut à l’aise et contente,
Et son corps, dans un tel ravissement
Que son visage s’éclaira!"
Pour mettre un frein à la fougue tyrannique du roi Gilgamesh, les dieux qui reçoivent les doléances de son peuple, demandent à la déesse Aruru de faire naître dans le désert un homme fort et sauvage, Enkidu ou Enkidou (la créature d'Enki), qui saura s'opposer à l'activité fébrile du roi. Aruru fabrique avec de l'argile un être à l'image et à l'essence d'Anu, dieu du ciel, et de Ninurta, dieu de la guerre. Dans un premier temps Enkidu va vivre totalement à l'écart de la civilisation ; il broute l’herbe en compagnie des gazelles et partage la vie des bêtes sauvages qui sont ses seuls amis. Il détruit les pièges que posent les chasseurs qui ne manquent pas de venir se plaindre auprès du roi ; ce dernier décide de le faire venir à sa cour en lui envoyant une femme pour le convaincre.
Au cours des six jours et sept nuit qu'il passera avec Shamhat il va découvrir son humanité mais c'est au détriment des ses anciens compagnons qui s'écartent de lui au trou d'eau où ils avaient l'habitude de venir boire. Elle le décide d’aller à Ourouk pour découvrir la ville et sa civilisation; lors du trajet, pour la première fois, il mange et boit des aliments de la civilisation fabriqués par des bergers et il est obligé de combattre les bêtes sauvages qui désormais le fuient.
De plus par l'intermédiaire de rêves qui vont l'informer de son destin tout au long du récit, il sait que le roi lui-même, Gilgamesh, va être son rival.
LA RENCONTRE.
Enkidu sous la forme semi animale combat Gilgamesh.
Aussitôt entré dans la ville, il est accueilli par une foule en liesse, on lui offre à boire et à manger, on l'oint avec des huiles précieuses. Il a maintenant l'aspect d'un homme civilisé; mais l'aspect seulement, Gilgamesh refuse de le voir et demande Shamhat de l'emmener hors de sa vue. Elle commence alors à apprendre au jeune rustre tous les raffinements de la vie civilisée et de la morale humaine; Enkidu change complètement sa façon de vivre. Au cours d'un deuxième rêve, le héros s'imagine être aux Enfers, et il en déduit que sa mort est proche. Pourtant il va s'opposer au roi que sa tyrannie révolte. Un jour, alors qu'il assiste à un mariage, il interdit l'entrée au roi venu pour exercer un droit de premier mâle. Les deux hommes vont se livrer un dur combat.
Dans la version sumérienne, Gilgamesh vainc Enkidu, qui devient son serviteur, alors que dans la version babylonienne, les deux hommes sont de même force et il devient l'ami du roi.
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Gilgamesh brûle d’accomplir un exploit extraordinaire qui laisserait à jamais son nom gravé sur les tablettes d’argile et dans la mémoire des hommes. La rencontre d’Enkidu lui en fournit l’occasion, et tous deux décident de réaliser ensemble prouesses sur prouesses. Gilgamesh a déjà décidé de tuer le géant Humbaba et forge des armes puissantes Avant de commencer une entreprise si difficile, les deux amis prient Shamash, dieu du soleil, et se rendent chez la mère du roi, prêtresse du dieu. Enkidu, à vrai dire, est un peu effrayé et essaie de persuader son ami de renoncer à une entreprise si hasardeuse. Les citoyens d’Uruk, à leur tour, ont peur. Tout esprit héroïque leur fait défaut ils essaient donc de dissuader leur roi. Après une dernière prière à Shamash et de nouveaux conseils de prudence, les deux amis s'en vont.
"La hauteur des cèdres est de soixante-douze coudées, la largeur de vingt-quatre coudées.
Ils contemplent et admirent."
En trois jours, alors que le voyage normal aurait demandé un mois et demi, ils se rendent sur la Montagne, couper les cèdres qui y poussent. Après ce long voyage, ils arrivent à l’entrée de la forêt et s’étonne devant la taille des arbres. L’entrée de la forêt des cèdres, interdite aux mortels, est gardée par le géant Houmbaba (Houwawa ou Khoumbaba) "le grand mal". C’est un démon terrible, ses dents sont celles d’un dragon, sa face celle d’un lion, ses pieds sont des serres et il se défend en émettant une série de cris qui glacent d’épouvante quiconque les entend. De plus ce fils de la Montagne est protégé des dieux, enfin pas tous, car Shamash interviendra au moment décisif.
"Seul on ne peut vaincre mais deux ensemble le peuvent, l'amitié multiplie les forces,
une corde triple ne peut être coupée
et deux jeunes lions sont plus forts que leur père."
Mais Enkidu est saisi de peur et les forces lui manquent pour continuer. Alors Gilgamesh le raisonne et le soutient moralement. Ils pénètrent finalement dans la forêt où les cèdres dressent leurs troncs immenses et c’est au tour de Gilgamesh de faiblir. Mais les voilà enfin face à face avec le monstre qui se moque :
"Quel fou t’a conseillé de venir ici ?
Mais tu es accompagné d’Enkidu,
Cet enfant de poisson ?
Ce fils de tortue ?
"C’est avec ce sauvageon que tu veux me défier ?Le combat est terrible; heureusement que Shamash intervient et jette dans la bataille les treize grands vents: Le Vent du Nord, le Vent du Sud, le Vent d’Est, le Vent d’Ouest, le Vent-Souffleur, le Vent-Tourbillon, le Vent-Mauvais, le Vent-Poussières, le Vent-Gel, le Tourbillon, la Tempête, la Tornade et l’Ouragan, qui bloquent le géant afin qu'il ne puisse plus bouger.
Ô divin Shamash tu as promis à ma mère, Ninsoun, d'être près de moi.
Ne m'abandonne pas, ne t’éloigne pas de moi, entends mon appel."
C'est la fin du combat, Khumbaba supplie Gilgamesh de l'épargner; il lui offre ses meilleurs bois. Celui-ci est sur le point d'accepter, mais Enkidu l'engage à tuer l'ennemi. Les deux héros frappent violemment Humbaba. qui en mourant prononce cette malédiction:
"Que leur amitié disparaisse…
Qu’ils n’aient pas le temps de vieillir…"
Malgré leur fatigue, nos deux héros prennent leur butin tandis d’épaisses ténèbres s’abattent sur la Montagne des Cèdres. Ils comprennent, trop tard, que les dieux ne voulaient pas de cette exécution.
Le dieu de la terre, Enlil, est très en colère, et décide de les tuer. Shamash intervient et obtient que seul Enkidu meure plus tard.
LE TAUREAU CELESTE."Sur la beauté de Gilgamesh, la grande déesse
Ishtar jeta les yeux
Allons ! Gilgamesh!
Que toi tu sois mon époux et moi ton épouse !
Je te ferai atteler un char de lapis-lazuli et d'or...
Entre en notre demeure, dans le parfum du cèdre.
Quand tu entreras en notre demeure,
Ceux qui siègent sur des trônes baiseront tes pieds,
Ils se prosterneront sous toi les rois, les seigneurs"
et les princes (Tablette VI)
Gilgamesh terrasse le taureau
La déesse Ishtar est séduite par l'héroïque roi d'Uruk et essaie de lui faire du charme, mais le monarque repousse avec dédain les avances de la grande déesse; il l'insulte même, en lui reprochant violemment sa vie de luxure qui, par vice, se donne aux hommes et même aux animaux. La déesse, furieuse de l'injure subie, prie le dieu Anu de venger sa honte, en pétrissant un taureau céleste, capable de terrasser et de tuer Gilgamesh. Ishtar menace de détruire les remparts de enfers alors Anu accède au désir de la déesse et un taureau gigantesque descend sur la terre, mais Enkidu l'affronte immédiatement et le tue.
"L'oiseau « petit-jardinier », le bariolé, tu l'aimas,
Et tu le frappas et tu brisas son aile !
Tu as aimé le lion, parfait en vigueur,
Et tu lui as creusé sept et sept fosses
Tu as aimé le cheval, fier dans le combat,
Et tu lui as destiné la courroie, l'aiguillon, le fouet.
Tu as aimé le berger, le pasteur,
Chaque jour il t'immolait des chevreaux,
Tu l'as frappé et en léopard tu l'as changé [...]
Et moi tu m'aimeras et comme ceux-là tu me métamorphoseras !"
La colère d'Ishtar se déchaîne à nouveau ; elle se rend sur les murailles de la ville d'Uruk, d'où elle lance les injures les plus atroces au roi, en le maudissant. Enkidu se saisit alors d'un (du?) membre du taureau abattu, et le jette en signe de moquerie aux pieds de la déesse. Gilgamesh détache les cornes du taureau, qui peuvent contenir au moins six vats(?) d'huile, et les destine aux onctions rituelles du culte de Lugalbanda, pour qui il avait une vénération toute particulière. Après quoi les deux amis, s'étant lavés les mains dans l'Euphrate, regagnèrent Uruk parmi les acclamations du peuple. Après les fêtes célébrées en l'honneur des deux héros, fêtes qui se terminent par un banquet. Enkidu a de nouveau des rêves de mauvais augure.
D'inspiration toute différente sont les six autres chants. Les deux héros, grisés par leurs succès, ne se sont pas aperçus qu'ils sont tombés dans la démesure et qu'ils encourent le châtiment divin.
LA MORT D'ENKIDU.
Un jour Enkidu tombe gravement malade, pendant douze jours il va lutter contre son mal et la mort qui le guette.
"Pourquoi ne fuirais-je pas par la campagne ?
Enkidu, mon ami, mon petit frère, panthère du désert,
Mon ami qui avec moi tuait des lions,
Mon ami qui avec moi affrontait toutes les difficultés,
Son destin l'a saisi ;
Six jours et six nuits sur lui j'ai pleuré ;
Puis j'eus peur de la mort et je m'enfuis par la campagne.
Mon ami que j'aimais est devenu semblable à la boue,
Et moi, faudra-t-il me coucher comme lui,
et ne me relever plus à jamais ?"
Malgré tous les soins attentionnés, à l'aube du treizième jour, Enkidu expire entre les bras de son ami. Ainsi s'accomplit le songe funèbre, qui l'avait troublé au début du poème.
Gilgamesh, désespéré, entonne une lamentation funèbre en l'honneur de son incomparable compagnon et pleure pendant six jours et six nuits. Il sait que, lui aussi, devra mourir et une peur panique le fait s'enfuir. Toutefois il espère mériter la vie éternelle, à l'instar des dieux et du héros du Déluge Universel, Outnapishtim. A cet effet, le roi abandonne tout et décide d'aller demander à ce bienheureux personnage le secret de l'immortalité.
LES HOMMES-SCORPIONS.L'Épopée évoque, ici, le voyage long et harassant entreprit par le Roi pour arriver à la demeure d'Outnapishtim, dans l'île des Bienheureux.
La première des épreuves est de se débarrasser de lions puis il arrive au mont Mashu ou Mashou (les monts Jumeaux) qui se compose en effet de deux monts jumelés sur lesquels repose la voute des cieux et c'est là que chaque soir le soleil vient traverser le tunnel qui s'enfonce sous la terre et qui le conduit vers l'Est.
La porte de la montagne est gardée par les terribles hommes-scorpions (un mâle et sa femelle), dont la tête touche à la terrasse des cieux et dont la poitrine atteint les Enfers. A leur vue, Gilgamesh sent son visage pâlir de crainte et d'effroi; il reprend néanmoins ses esprits et s'incline devant eux.
En fait les hommes-scorpions reconnaissent en lui "la chair des dieux" et après être lui avoir demandé les raisons de sa visite, lui ouvrent la porte aux vantaux en bois de cèdre.
Il chemine dans une obscurité épaisse pendant onze doubles-heures et par une de plus s’il ne veut pas être brûlé par l’astre solaire. Enfin, la lumière brille de nouveau, et Gilgamesh se trouve dans un jardin merveilleux qui s'étend le long de la mer et où les arbres portent, à la place de fruits, des pierres précieuses de toutes les couleurs.
CHEZ SIDURI.
"Pourquoi donc rôdes-tu Gilgamesh?
La vie-sans-fin que tu recherches,
Tu ne la trouveras jamais.
Quand les dieux ont créé les hommes,
Ils leur ont assigné la mort,
Se réservant l'immortalité à eux seuls,
Toi, plutôt, remplis-toi la panse;
Demeure dans la joie jour et nuit;
Fais quotidiennement la fête;
Danse et amuse-toi, jour et nuit;
Habille-toi de vêtements bien propres;
Lave-toi, baigne-toi,
Regarde tendrement ton enfant
Qui te tient par la main,
Et fais le bonheur de ta femme serrée contre toi"
Au bord de ce rivage splendide, vivait Siduri, la cabaretière des dieux, établie là pour accueillir on ne sait qui ; elle prit peur en voyant arriver le héros sale et vêtu de peaux de bêtes qu’elle prit tout d'abord pour un assassin.
Elle s’enferma à double tour dans sa taverne mais Gilgamesh menaça d’enfoncer la porte et de briser le verrou si elle n’ouvrait pas rapidement.
Il se fit connaître en racontant brièvement ses aventures et lui demanda des renseignements nécessaires pour la suite de son voyage.
La déesse consentit alors à l'écouter, mais elle s'étonna de son aspect négligé et mal en point. Elle lui montra d'abord l'inutilité de son voyage et lui proposa de rester sur la plage avant de lui donner finalement les informations demandées.
Il poursuit sa quête en allant tuer les Etres de Pierre du passeur Ur-Shanabi qui, sensible aux tourments du roi, accepte de le conduire à Outnapishtim grâce aux perches de bois qu'il a ramassées.
Aidés par les vents de Shamash, il arrive sur la rive d'Outnapishtim mais Gilgamesh est changeant; chez lui, le pire côtoie le meilleur et a du mal à accepter les paroles sensées du dieu. Le paysage se transforme au rythme des sentiments qui animent le roi.
LE DELUGE.Gilgamesh y rencontre Outnapishtim et son épouse, et demande au Héros du Déluge comment il a obtenu l'immortalité. Ce dernier commence son histoire en partant de l'époque où il habitait à Shuruppak. Il décrit ensuite comment les dieux décidèrent de détruire l'humanité par le Déluge universel. Ea lui révéla alors le dessein des dieux, en lui enjoignant de construire un bateau où il pourrait monter avec toute sa famille, les animaux et les plantes. Les dieux accourent, mais ils sont encore irrités à cause de la punition trop cruelle infligée aux hommes. Enlil, pour les amadouer, se réconcilie avec Outnapishtim, le bénit et lui concède ainsi qu'à son épouse l'immortalité.
LA DECEPTION.Outnapishtim lui propose une expérience à Gilgamesh: qu'il demeure six jours sans dormir, et à son tour il pourra devenir immortel. Il échoue. Alors le roi d'Uruk reprend le chemin pour revenir à la ville ; en cours de route, Outnapishtim lui montre une herbe au fond de la mer, porteuse du souffle vital, appelée « Le vieillard rajeunit ». Gilgamesh plonge au fond de la mer, y trouve l'herbe magique. Mais tandis que le roi s'arrête près d'une source pour se laver, un serpent sort à l'improviste d'un trou, s'empare de l'herbe et disparaît. Le roi pleure, parce qu'avec cette herbe il a perdu la jeunesse éternelle. Il retourne finalement à Uruk.
LA CONCLUSION.Toujours plus inquiet sur son propre sort, il consulte l'ombre de son ami mort, qui, par une permission toute particulière du roi des Enfers, Nergal, revient sur la terre et répond aux questions angoissées du roi, concernant la vie dans le monde souterrain et beaucoup d'autres problèmes. L'épopée se termine ainsi.
Mais, bizarrement, la 12ième tablette reprend le fil du récit avec Enkidu et y ajoute une péripétie : pour aller y chercher "la baguette" et "le cerceau" de Gilgamesh, Enkidu fait le voyage aux Enfers, où il reste prisonnier.
Son fantôme parvient toutefois à s'en échapper brièvement et rapporte à Gilgamesh de ce qu'il y a vu.
Unique enseignement : au pays des morts, celui qui dans sa vie n'a eu qu'un fils "pleure amèrement", quand celui qui en a eu sept est "assis en compagnie des dieux" et "écoute de la musique".
L'immortalité du héros, c'est la survivance littéraire de ses exploits, disent les onze premiers pavés d'argile ; l'immortalité de l'homme du peuple, c'est la pérennité de sa lignée, ajoute in extremis le douzième.
Epopée de Gilgamesh en résumé
Gilgamesh est le roi d'Ourouk, en Mésopotamie ; c'est une ville riche et puissante. Il est un roi méchant et injuste. Les habitants demandent aux dieux de leur venir en aide et ceux-ci décident de créer Enkidou, avec de la terre et de la salive d'Ea.
C'EST UNE EPOPEE SUR DES TABLETTES, EN ECRITURE CUNEIFORME, VERS -2300
Gilgamesh fait deux rêves et sa mère les lui explique : un rocher et une hache signifie qu'il aura un nouvelo ami.
Dix jours plus tard, un chasseur lui explique qu'il lui est impossible de chasser parce qu'Enkidou protège les gazelles ; Gilgamesh lui envoie une femme pour qu'elle séduise Enkidou et elle le ramène à Ourouk.
Enkidou se bat avec Gilgamesh, il réussit à l'immobiliser.Les habitants d'Ourouk lui demandent d'en finir. Mais il ne veut pas être roi d'Ourouk car il aime la steppe. Donc il laisse Gilgamesh gagner.
Mais les deux géants deviennent amis, et Gilgamesh décide d'aller au Liban pour tuer le monstre Houmbaba qui apparaît sous la forme de 7 roues de feu qui se rassemblent en une seule puis se refroidissent pour montrer un corps de taureau et une gueule de lion. Gilgamesh le bat et ils prennent beaucoup de cèdres qu'ils ramènent à Ourouk par le fleuve.
Ishtar, déesse de l'amour, veut épouser Gilgamesh mais il refuse car elle se lasse vite des hommes. En colère, elle va demander à Anou, le dieu des dieux et lui demande le taureau céleste. La terre s'ouvre dans plusieurs quartiers d'Ourouk et avale des centaines de maisons.
Le taureau céleste apparaît et Gilgamesh et Enkidou attirent le taureau dans le dédale de ruelles et Gilgamesh reste face au taureau et Enkidou est sur une terrasse en surplomb. Gilgamesh réussit à passer sous le taureau et lui planter son épée dans le cœur. Le taureau meurt et Ishtar est triste.
Shamash, dieu du soleil
Ishtar
Pour punir Gilgamesh, les dieux font mourir Enkidou, malgré tous les traitements que trouvent les deux compagnons pour essayer de combattre la maladie. Enkidou veut aller mourir dans la steppe mais il meurt dans son lit, et devant la 7e porte du monde d'en bas, Enkidou est déchiré par un démon qui lui enlève son corps d'homme, il a maintenant la forme d'un pigeon. Le monde de la mort est en ruines, dans l'obscurité et seuls ceux à qui pensent des vivants ont de l'eau fraîche et de la nourriture. Il rassemble sa dernière force de vie pour envoyer à Gilgamesh qui dort "n'oublie pas Enkidou" et est accueilli par la reine des ENfers, Ereshkigal.
Gilgamesh se met ensuite en quête de la vie sans fin. Il passe un tunnel de cent mille pas, et arrive dans un verger de gemmes (= pierres précieuses), Shamash lui indique qu'il doit poursuivre son chemin. Il arrive au bord de la mer, que personne ne peut traverser, et trouve le passeur, mais il a tué ses hommes de pierre qui seuls pouvaient faire avancer le bateau. Il doit couper 120 arbres de 30 mètres pour faire des rames.
Gilgamesh arrive chez Outanapishti. Il lui demande la vie éternelle. Le dieu lui dit qu'il a abîmé sa vie en utilisant sa force de manière brutale et irréfléchie. Et qu'à présent il peut choisir de régner de manière positive et ainsi tout le monde se souviendra de lui.. Mais il ne peut avoir la même vie éternelle que les dieux. C'est à cause du déluge.
Les dieux ont voulu punir les mortels en les tuant dans un déluge. Le dieu Ea raconte cela aux roseaux qui sont en fait les murs du palais d'Outanapishti et celui-ci apprend ainsi comment fabriquer une arche en forme de cube de 60mètres de côté. En 5 jours il le fait et la remplit des créatures de la terre puis une averse de blé annonce le déluge qui est très violent. Plusieurs jours après, Outanapishti envoie une colombe, une hirondelle et un corbeau annoncer que la vie va reprendre. Les dieux sont contents et Enlil donne à Outanapishti et sa femme l'immortalité, mais ils devront vivre loin des hommes.
La femme d'Outanapishti a pitié de Gilgamesh et demande à son mari de lui révéler un secret : au fond d'une fosse de l'océan il y a l'Herbe de Jouvence qui permet, si on la mange la veille de mourir, d'avoir une deuxième vie. Gilgamesh va la chercher et rentre à Ourouk ; il pense déjà qu'il va faire cultiver cette herbe et en faire profiter tout son peuple. Quand il voit les remparts, il se baigne dans un lac pour être propre, et laisse l'herbe sur la rive. un serpent la mange et s'enfuit. Gilgamesh souffre, mais des voix lui expliquent que dans chaque instant de vie, il y a une belle étincelle et qu'il faut la trouver avec son cœur. Gilgamesh accepte de vivre désormais ainsi, en écoutant son cœur.
COURS ( à savoir par cœur )
LE MERVEILLEUX : PRESENCE D ELEMENTS SURNATURELS MAIS QUE TOUT LE MONDE TROUVE NORMAUX;
nb : ces éléments surnaturels peuvent être des créatures, monstres comme Houmbaba, des plantes magiques comme l'Herbe de Jouvence .... Dans l'épopée, personne ne s'arrête devant eux pour se dire "mais ça n'existe pas" et pendant la lecture nous acceptons que, dans le récit, ça existe.
LA MYTHOLOGIE : TEXTES QUI ONT DU MERVEILLEUX, OU UN OU PLUSIEURS DIEUX SONT PRESENTS, ET QUI EXPLIQUENT DES ELEMENTS DU MONDE.
souvent les mythologies correspondent à des religions.
GUIDE POUR LE CONTROLE
Ce que je dois savoir pour le contrôle sur Gilgamesh :
Quand ça a été écrit.
En quelle écriture ça a été écrit et sur quel support.
Quand ça a été écrit.
Où se passe l'histoire.
Quel est le nom des personnages principaux.
Quel est le nom du dieu du soleil, de la déesse de l'amour, du dieu qui donne l'immortalité.
Comment a été créé Enkidou et pourquoi.
Raconter le combat entre Gilgamesh et Enkidou (surtout la fin)
Raconter le combat contre Houmbaba : où, pourquoi, sous quelle forme se manifeste Houmbaba,
Qui d'autre ont-ils combattu et comment.
Qui les aide et comment.
Que décide Gilgamesh quand Enkidou meurt.
Que doit-il affronter sur son chemin.
Raconter un épisode où Gilgamesh a utilisé sa force sans réfléchir et cela aurait pu avoir de graves conséquences pour lui.
Raconter rapidement le déluge.
Gilgamesh parvient-il à trouver l'herbe qui rend immortel ? Que se passe-t-il ?
Donner une définition et des exemples du merveilleux.
Donner une définition de la mythologie.
Être capable de trouver du merveilleux et des éléments qui prouvent que c'est de la mythologie dans un nouveau texte.